Clash au sommet de l'Olympe (Lex Luthor)

Clark Kent vêtu de son complet gris de journaliste et tenant une attaché-case, marcha d’un pas serein en visitant les rues de Metropolis où il s’était installé depuis peu et s’arrêta soudainement en levant les yeux au ciel. Face à lui un building particulièrement gigantesque, sa taille et sa démesure dépassait l’envergure de tous les autres buildings de la ville. Il arrêta un passant et l’interrogea :

« Excusez-moi Monsieur, je suis tout nouveau en ville et je me demandais, qu’est-ce que c’est que ce bâtiment ? Il ne passe vraiment pas inaperçu. »

« Ça ? Mais c’est le siège de la LexCorp. »

La LexCorp ? L’entreprise de Luthor ? Kent écarquilla les yeux, il avait entendus dire que l’homme d’affaire à la fois astrobiologiste et chef d’entreprise avait prospéré au-delà de toutes les attentes, mais à ce point-là ! C’est ébahis que Clark longea le trottoir en levant la tête vers le ciel. L’immeuble était décidément le plus grand de toutes la ville, avec le recul cela ne le surprenait pas, Lex aimait à se réfugier sur les sommets du monde, le plus proche possible de l’espace à la recherche de civilisations supérieurs et le plus éloigné du sol où grouillait les hommes qui n’arrivaient pas à égaler son génie et qu’il répugnait à côtoyer. L’architecture imposante du bâtiment ne surprenait pas Kent, l’image même de l’ego de Luthor.

Clark s’éloigna en se demandant à quoi pouvait bien ressembler Luthor après toutes ces années. Tout à coup une ombre menaçante passa sur le sol en bitume et Clark leva la tête par réflexe. Il aperçut des sortes de drones en patrouilles. Il se pencha vers la fenêtre de la voiture d’un chauffeur de taxi garé sur le côté et lui demanda :

« Monsieur, pardonnez-moi de vous déranger, mais qu’est-ce que c’est que ces robots au-dessus de nos têtes ? »

« Les nouveaux jouets de l’armée, c’est pour surveiller la ville contre les menaces terroristes et intervenir à tout moment. C’est Waynetech qui les a déployés cette semaine, à l’essai bien sûr. C’est juste un test. »

Un autre drone passa rapidement au-dessus d’eux et Clark le suivit du regard. Un autre s’arrêta et balança des projectiles fumant sur la voie publique. C’était des gaz lacrymo, des gens assis sur une terrasse de café se levèrent apeuré et prirent la fuite un suffocant. Kent en laissa tomber son attaché-case. Puis un autre drone se joignit au premier et ils lancèrent des projectiles incendiaires sur la façade d’un bâtiment. Le chauffeur de taxi démarra sa voiture et prit la fuite comme les autres. Un drone surgit depuis l’autre bout de la rue et tira une sorte de laser qui fit sauter son moteur et stoppa net le taxi. Puis les drone se réunirent et ouvrirent un feu nourris avec leurs mitrailleuses sur un immeuble pour faire exploser ses vitres. Des centaines d’éclats de verre retombèrent sur le trottoir et Clark se mit à courir dessous sans être inquiété. Les gens quittaient leurs véhicules maintenant embouteillés sur la route et tentaient de se réfugier dans les magasins autours. C’était un chaos général.

Clark courut à toute vitesse le visage solennel et le regard plus déterminé que jamais, il s’engouffra dans une ruelle vide et arracha sa cravate en même temps qu’il retirait ses lunettes. Au loin les cris de la foule s’intensifièrent. Les deux mains de Clark ouvrirent grand sa chemise, dévoilant un grand S rouge sur fond jaune.

Un drone se posa brutalement sur la route pour bloquer le passage à un camion de pompier qui arrivait en urgence, le camion s’encastra contre le drone. Un autre fonça dans une allée piétonne en déracinant un assemblement de séquoia et en dispersant les citoyens en pleurs qui ne savaient plus où se réfugier pour survivre à la folie destructrice des drones hors de contrôle. Sur la route la plupart des gens étaient accroupis contre leur véhicule en se protégeant la tête avec leurs bras. Les ombres effrayantes des drones ne cessaient de passer et de repasser encore et encore au-dessus d’eux comme des charognards. Puis une ombre d’un tout autre aspect fusa sur la route et surprit la plupart des gens levèrent la tête.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? C’est un homme ? »

« Impossible un homme ne vole pas ! »

« C’est Superman ! »

Rien qu’à l’évocation du nom du surhomme qui était déjà intervenus la semaine dernière pour sauver un train d’un grave accident ferroviaire, les civils oublièrent le danger et se relevèrent curieux pour observer l’homme en cape rouge.

Fusant l’air, les deux bras en avant, Superman fonça dans un drone et passa au travers, l’engin s’écrasa en fumant sur le sol. Puis le nouvel ange-gardien de Metropolis se tint face aux drones. Il en détruisit encore un ou deux avec sa vision laser. C’est alors qu’ils se tournèrent tous vers lui et commencèrent à s’assembler en groupe près à passer à l’assaut, si jusqu’ici ils avaient attaqué au hasard sans cohérence contre tous les bâtiments publique, ils semblaient tout à coup avoir un objectif en commun et une coordination.

Clash au sommet de l'Olympe (Lex Luthor) 290px-Lexcorp_Tower

La Lexcorp, une gigantesque multinationale créé en quelques années avec la fortune familiale et le génie du dernier des Luthor. La société est si imposante dans le monde de la finance, sur le marché du travail et présente sur tout l'ensemble du globe que même l'esprit humain éprouverait de la difficulté à en saisir l'importance. Bâtir un gratte-ciel démesurée au beau milieu de Metropolis ? Rien d'anormal. Ce n'est rien de plus que la représentation physique de ce que représente la Lexcorp par rapport à ses semblables. Un titan dans une mer de géants. La tour de la société est le plus grand building de la ville et ce, de très loin. Depuis son nid d'aigle au dernier étage de sa construction de verre et d'acier, Lex ne peut que regarder les autres grattes-ciel en baissant les yeux. Et si cette monumentale entreprise représente la grandeur de celle-ci par rapport à ses concurrents, elle symbolise surtout la puissance que son propriétaire possède. Tel un dieu, Luthor réside sur des sommets inaccessibles du commun des mortels et une infime fraction du pouvoir entre ses mains suffirait à corrompre le plus saint des hommes.

L’auto-suffisant maître officieux du monde observait silencieux le déroulement de son machiavélique plan visant à discréditer Wayne Enterprises aux yeux des militaires et du public. Un accès aux meilleures technologies du marché, une intelligence suprême et une demi-heure de travail acharné lui avaient suffit pour enfoncer les pare-feux de son concurrent et ainsi avoir un contrôle total sur ses drones militaires. Un signal intraçable et unique émit depuis son bureau. Simple mais efficace. N'allez pas croire que ruiner la confiance de Wayne auprès du public est un caprice. Non, du tout. Ce n'est que du business. Lex n'aime tout simplement pas que l'armée préfère les technologies inférieures d'un ermite provenant d'une ville antique plutôt que ses créations révolutionnaires. Peut-être que l'Oncle Sam souhaite faire des économies en achetant du bas de gamme. De la charité malvenue dans un monde qui requiert le nec plus ultra pour écraser les ennemis de la démocratie et du capitalisme.

Dans un silence quasi-religieux, Luthor contempla le flot de données envoyé par l'armement héliporté de Wayne ainsi que les toutes dernières nouvelles concernant la soudaine folie meurtrière des drones. Même les rafales de munitions lourdes et les explosions provoquées par ces derniers passent inaperçues dans ce grand et confortable bureau. Complètement insonorisée et disposant d'une fondation résistant aux tremblement de terre, la maison-mère de la Lexcorp ne ressent que légèrement les nuisances sonores et sismiques que peuvent produire ces engins de mort. Alors quand on cohabite avec les cumulus et les stratus, autant dire qu'on est à l'abri de ces problèmes. Les informations radios commencèrent à fuser. Des flashs infos sur les émissions radios avec ou sans les appels téléphoniques des témoins racontant ce qu'ils voient, les ondes privés de la police et des pompiers alertant leur quartier général pour envoyer des renforts et surtout les communications téléphoniques entre militaires et employés de Wayne Enterprises.

Ce furent les transmissions vidéos qui interpellèrent son attention. Un humanoïde non identifié était en train d'affronter les robots détraqués et, chose surprenante, les mettait en pièces avec une facilité déconcertante. Les doigts du multimilliardaire frôlèrent et tapotèrent le dessus de son bureau. Ce dernier, un bijou d'innovations avec clavier tactile intégré et projections holographiques, n'afficha plus que le combat entre l'homme et les machines. En une poignée de minutes, Lex pirata les systèmes de surveillance du trafic routier et des bâtiments alentours pour filmer cet événement ; Et à partir de toutes ces retransmissions, Lex put synthétiser une représentation en trois dimensions des faits-d'armes de l'inconnu en temps réel.

« Fascinant. »

Sa matière grise commença à fonctionner à plein régime. La vue de ce bipède déchirant les aéronefs téléguidés comme de vulgaires avions en papier ne pouvait que l'intéresser au plus haut point. Des centaines de questions surgirent de son brillant esprit et chaque demi-réponse apporta son lot de nouvelles interrogations. Qui est-il ? Pour qui travaille-t-il ? D'où viennent ces capacités surhumaines ? Quelles sont les raisons de son intervention ? Un costume souple pouvant encaisser des tirs de mitrailleuse lourde et des explosions et une cape rouge d'un aspect banal. S'agirait-il d'une combinaison possédant les propriétés de résistances aux chocs et de malléabilité d'un liquide-solide d'un fluide non-newtonien ? Des travaux sur ce genre de polymères n'ont, pour le moment, pas encore permit de créer une fibre semblable à la tenue que porte cet herculéen individu. Et sa cape. Quelle est son utilité ? Si elle possède les mêmes caractéristiques que suggère Luthor, elle pourrait octroyer à son détenteur une protection optimale à ses arrières. Mais pourquoi se protéger le dos plus efficacement ? Probablement parce qu'il y dissimule son atout secret qui ne résiste pas aussi bien au reste de sa combinaison. Son dispositif anti-gravité à n'en pas douter puisqu'il faut bien expliquer la façon dont il "vole". Néanmoins, comment expliquer l'absence totale de protections au niveau de la tête et des mains ? Au foncer comme une balle sur les drones, ses avant-bras devraient être brisés et sa tête réduite en purée. A moins que... Oui, c'est ça. Notre charmant Peter Pan bodybuildé possède aussi un champ de force personnel suffisamment puissant pour résister aux chocs quand il fonce perforer les robots de combat. Bouclier cinétique ? Bulle électromagnétique ? Il est encore trop tôt pour définir la nature exacte de cet atout non négligeable. De même, il ne faut pas exclure l'apport d'implants cybernétiques sur le pilote ou la modification génétique pour un éventuel programme de super-soldat.

« Monsieur le président ? Il y a de violents combats en contrebas. Voulez-vous rejoindre votre abri ? »

Interrompit sa secrétaire à travers l'interphone de son bureau. Agacé d'avoir été ainsi coupé dans sa passionnante réflexion, Lex lui répliqua d'un ton cassant mais toutefois courtois :

« Merci mais je ne cours aucun risque. Prévenez plutôt la sécurité de veiller sur le personnel et de se préparer à toutes éventualités. En bref, dites-leur de faire le travail pour lequel je les paye si cher. Qu'ils suivent les consignes de base ou qu'ils innovent si besoin est. Merci, Penny. Et veillez ne plus me déranger pour les heures à venir. »

Où en étiez-nous ? Ah oui, le fameux surhomme décimant les drones de Wayne. Est-ce l'un de ses employés ? A priori, non. De plus, il semble impensable de croire que son concurrent offre une tenue aussi... excentrique à ses pilotes. Queen Industeries, STAR Labs, Kord Industries, la CIA, l'Armée, aucun d'eux ne possède le niveau requis pour développer ces technologies à un tel niveau de perfection et aucun d'eux ne serait assez idiot pour attifer ses agents de cette façon. Décidément, cet homme est un véritable mystère. Soudain, ses yeux s'écarquillèrent et, d'une pression du doigt, le chef d'orchestre de cet acte terroriste figea la retranscription vidéo. Son regard se porta sur le torse du surhomme. Un magistral S en orne la tenue. Ça, ce n'est pas un mystère.

Superman fonça en volant sur un drone et le détourna de sa position aérienne pour l’envoyer valser avec violence contre le mur d’enceinte au rez de chaussé de la LexCorp qui protégeait le parking des cadres supérieurs. Il atterrit au sol et grilla l’amas de briques avec sa vision thermique pour dégager l’épave du drone. Il s’en approcha dubitatif. Pourquoi ces machines conçus pour protéger les lieux publics de la ville, se retournaient contre la population ? Il était clair que quelqu’un les contrôlait à distance mais dans quel intérêt et pourquoi ? Le justicier saisit ce qui ressemblait à la tête du drone de ses deux mains et observa l’œil caméra de la machine.

« Je ne sais pas si vous me voyez ou m’entendez, mais si c’est le cas, écoutez-moi. Je ne sais pas ce que vous cherchez à faire mais stoppez immédiatement ces engins, regardez les dégâts qu’ils font ! Ils vont finir par tuer quelqu’un, arrêtez les ou c’est moi qui m’en chargerait ! »

Pour toute réponse, le drone qu’il croyait détruit se réactiva soudainement et lui porta un coup de massue qui envoya Superman valser en arrière, il traversa le mur d’enceinte du parking et se retrouva allongé dans les gravats de la rue. Des gens sortirent de leur cachette et se précipitèrent vers son corps étendus.

« Regardez-le ? Pourquoi est-il habillé comme ça ? »

« Ça doit être lui le surhomme qui vole ! Ils en parlent dans les journaux ! »

Superman se releva en voyant approcher un autre drone qui lançait une salve de tir sur lui sans prendre en compte tous les civils attroupés autour de sa personne. Avec panique, le protecteur de la ville souleva une voiture garé juste à côté et la brandit de ses deux mains comme un bouclier pour encaisser les tirs de la machine infernale, faisant ainsi rempart pour protéger les citoyens. Puis il projeta la voiture et l’envoya sur le drone qui explosa et retomba en une pluie de morceaux. Il ne restait plus qu’un seul dernier drone qui prit son envol dans le ciel et s’arrêta pour se tourner vers le sol de façon menaçante. Il fonça alors vers la ville avec l’intention très visible de s’écraser en faisant le plus de dégâts possibles. L’ange-gardien de Metropolis décolla du sol avec fracas en laissant de multiples fissures sur le bitume et fonça les deux bras en avant dans une posture héroïque pour intercepter la machine meurtrière avant qu’il ne soit trop tard. Le choc ne fut pas comme il l’attendait, la machine était plus lourde et avait commencé à prendre son élan bien avant lui. Aussi il s’emplafonna contre elle et fut emporté dans sa chute inexorable.

Superman serra les dents et empoigna de ses mains le drone auquel il était collé, il le saisit de toutes ses forces pour le faire dévier de sa trajectoire et y parvient à grand peine. La machine s’inclina et au lieu de tomber à la verticale en plein sur la masse de gens en dessous dans les rues, elle survola celle-ci comme un avion qui s’écrase à l’atterissage. Superman renforça son étreinte et fit tout son possible pour stopper l’élan de la machine qui défonça la rue en laissant une trainée de débris derrière elle. Finalement le drone stoppa tout fumant et Superman se détacha enfin de sa carcasse le visage soulagé. Les gens s’avancèrent incrédules, il y eut comme un flottement, un instant d’incertitude totale. Puis les cris de joies, les hourrahs, les exclamations et les applaudissements fusèrent de toutes parts.

Superman fendit la foule tout sourire, des enfants accoururent vers lui pour le toucher et prendre ses mains.

« Merci, ce n’était rien, n’oubliez pas chers amis que jamais les machines ne pourront remplacer l’homme pour des taches aussi cruciales. C’est votre courage et non une quelconque supériorité technologique qui vous protégeras mieux que tout, n’oublions jamais que tout ceci peut se retourner contre nous, on vient de le voir aujourd’hui. »

Mais la carcasse du dernier drone vaincu, s’ouvrit alors pour laisser apparaître un missile. Superman se retourna consterné.

« Non ! Comment est-ce que… ? Fuyez ! Fuyez tous ! »

Il s’envola aussitôt et se retrouva prit en chasse par le missile. Il se mit à tourner à toute vitesse avec l’engin balistique à ses trousses, autour du grand immeuble de la Lexcorp. Les employés quittèrent leurs bureaux pour se presser contre les fenêtres afin de contempler le héros en cape rouge. Le kryptonien chercha en toute hâte un moyen de se débarrasser du projectile sans qu’il ne fasse plus de dégât. Il estima que le ciel était le meilleur endroit pour le faire exploser. Aussi il vola à toute vitesse vers les cimes et le missile l’intercepta alors qu’il s’était assez éloigné de l’immeuble le plus grand de tout Metropolis. L’explosion fut assez violente pour que Superman soit pris dedans et retombe vers l’immeuble, malmené par la force du souffle de la désintégration de l’engin de mort. Il retomba sur la piste d’hélicoptère du toit et passa au travers pour s’écraser au tout dernier étage de l’immeuble, le bureau du grand patron de la boîte.

Superman ouvrit un œil, se releva en secouant sa tête et aperçut le grand bureau face à lui. Derrière, dans le fauteuil il discernait une silhouette dans la pénombre, même si son visage était une ombre parmi les ombres, il sentit immédiatement son regard se poser sur lui.

« Monsieur, n’ayez pas d’inquiétude, tout est finis maintenant, l’immeuble et ses employés sont sauf, j’ai neutralisé la menace qui dévastait tout ce quartier. Nous avons vraiment eu de la chance qu’ils ne s’en prennent pas à cette impressionnante tour, j'ignore comment j’aurais fait pour sauver tous ces gens dans les différents étages. »

Clash au sommet de l'Olympe (Lex Luthor) Lexcorp_office_at_night_by_NCredibleCarl

La vue de cette lettre à la forme si particulière éveilla en Luthor de vieux souvenirs. Avec sa mémoire photographique, il n'eut aucun mal à se remémorer la dernière soirée passée à Smallville où le bref fonctionnement de sa machine avant explosion lui montra une civilisation extraterrestre arborant le même symbole. Comment ne pas être dubitatif en voyant cela sachant qu'il lui rappelle son tout premier échec cuisant mais aussi le fait qu'il est impossible pour autrui de connaître ce logo ? Il est possible de se faire voler des technologies à la Lexcorp. C'est rare mais cela arrive. Par contre, il est tout simplement impensable que qui que soit ait pu approcher de près ou de loin à son radiotélescope. Lex est le seul à en avoir l'accès et en connaître l'existence. Aucun conglomérat ne dispose des moyens nécessaires à sa fabrication. Pour le moment, il est le seul à connaître le pouvoir énergétique du xénominéral permettant d'ouvrir des trous de ver. Le symbole présent sur le torse de cet inconnu est trop similaire aux images extraterrestres pour n'être qu'une simple coïncidence. Comment diable est-il parvenu à arborer ce blason d'une autre galaxie ?

Oh ! Mais ce S éveille aussi des souvenirs plus récents. Ne s'agirait-il pas de ce mystérieux "Superman" déchaînant les passions aux médias ? Avec le peu de témoignages et images à son sujet, beaucoup de personnes ne voyaient en lui qu'un mythe urbain. Et pourtant, voilà un solide gaillard possédant tous ses attributs. Voilà qui est intéressant. Tiens ? Les songes du tyran à cravate noir furent si intenses qu'il ne remarqua pas la retranscription vidéo du héros en train d'énoncer un ultimatum. Il donne des ordres ? D'accord. En quelques secondes, Luthor reprogramma les ordres de mission des drones. Au lieu de considérer animal, végétal et minéral dans une frénésie anarchique totale, elles ont désormais pour objectif d'éliminer cet ennemi de la nation. Nous verrons bien s'il est la hauteur de sa réputation. Assez rapidement, ce dernier démontra un vif intérêt à la protection des faibles au risque de se mettre en mauvaise posture contre des ennemis sans émotions. Héroïque et stupide, sans aucun doute. Malgré cet handicap, il ne mit qu'une poignée de minutes pour surpasser les machines et mettre fin à leur folie destructrice. Les gens se mirent à l'acclamer. Tout est bien qui se finit bien.

« Ne nous emballons pas trop vite. Marmonna t-il d'un ton monocorde en pianotant de nouvelles directives. Ce n'est que l'entracte avant la scène finale. »

Un final explosif pour être plus précis. De la carcasse du dernier drone vaincu émergea un missile qui prit en chasse son infortuné bourreau le forçant à prendre la poudre d'escampette. Et alors que la situation du héros fut des plus critiques et mouvementées, Luthor attendit patiemment le résultat du feu d'artifice improvisé. Tout ce qu'il avait à faire consista à regarder les deux points rouge clignotant sur l'hologramme de son bureau jusqu'à ce qu'ils se touchent et disparaissent. Déjà ? Lex s'attendait à mieux de la part de ce Superman. Qu'il s'envole très haut au lieu de zigzaguer entre les buildings est, certes, très noble de sa part mais suicidaire. Le sujet de divertissement du multimilliardaire partit en fumée, ce dernier fut extrêmement surprit de le voir entrer en traversant le plafond et ce, sans prendre rendez-vous.

« Monsieur, n’ayez pas d’inquiétude, tout est finis maintenant, l’immeuble et ses employés sont sauf, j’ai neutralisé la menace qui dévastait tout ce quartier. Nous avons vraiment eu de la chance qu’ils ne s’en prennent pas à cette impressionnante tour, j'ignore comment j’aurais fait pour sauver tous ces gens dans les différents étages. »

Apaisa l'increvable porte-bannière d'une civilisation résidant à plusieurs années-lumières d'ici. Luthor, nullement inquiet pour ses employés mais stupéfait par les exploits de son invité surprise, éteignit la projection d'images, de vidéos et autres données émise par son bureau high-tech.

« De la chance, non. Je pense plutôt que la providence vous a placé au bon endroit, au bon moment pour qu'aucun malheur ne touche cette tour. »

Répondit calmement le président de la Lexcorp de sa voix grave et affable. Alors qu'il quittait son siège, la double-porte de son bureau s'ouvrit brutalement d'où émergèrent une demi-douzaine d'agents de la sécurité surarmés qui, après un court moment d'observation, mirent en joue l'intrus.

« Plus un geste ! »

« Bouge plus, connard, ou on te fait un deuxième trou de balle ! »

« Monsieur ! Vous allez bien ?! »

« Baissez vos armes et disposez. Ce monsieur est mon invité. »

Répliqua t-il sèchement à cette bande d'abrutis ayant insultés un homme capable de vaincre des drones de combat lourd. Aussitôt dit, aussitôt exécuté, les gardes s'en allèrent bien vite tandis que Luthor, toujours dissimulé dans l'ombre, porta son attention sur sa secrétaire s'étant partiellement cachée derrière l'encadrement de la porte d'entrée.

« Miss Penny, auriez-vous l'amabilité de résoudre mon petit problème de toiture ? Merci. Elle s'en alla en fermant les portes après un "Oui, monsieur" gêné. Je tiens à vous présenter mes excuses pour l'excès de zèle de mes hommes. Leur professionnalisme n'a d'égale que leur manque de courtoisie. »

Lex Luthor s'avança vers le mastodonte et ce faisant, sortit de l'obscurité. Superman put enfin voir le visage du propriétaire d'un conglomérat militaro-industriel comptant près de sept millions d'employés. Un sourire satisfait fit son apparition sur le visage du manipulateur.

« Je crois que la moindre des choses serait de vous exempter des dégâts provoqués. Accidentels, bien entendu. J'ai bien peur de ne pas avoir d'assurance concernant la chute d'êtres vivants incassable mais je vais vite y remédier. Il posa sa main sur l'épaule de l'individu dont le S de sa tenue est une raison suffisante pour l'empêcher de s'en aller. Mon ami, il nous faut parler d'une chose cruciale. Comme je vais l'ai déjà dit, je pense que la providence vous a amené à combattre ces machines mais aussi à retomber dans mon bureau. Deux hommes puissants qui se rencontrent par hasard ? Je ne crois au hasard. Par contre, je crois au potentiel en chacun de nous. Vous avez un grand avenir devant vous. »

Luthor prit une minuscule télécommande de sa poche et la braqua vers l'un des imposants murs de la pièce. D'une pression, il activa la télévision qui retransmettait les dernières nouvelles du jour. En l'occurrence, le combat aérien. Sur chaque chaîne télévisé qu'il zappa, on pouvait voir des journalistes commentant l’événement ou interrogeant les témoins.

« Écoutez-les. Chacun d'entre eux vous considèrent comme un héros. Peu importe que vous soyez un criminel ou un imposteur, ils ne voient en vous que le nouveau justicier en ville et vous aiment pour cette raison. Vous avez fait preuve d'un altruisme remarquable. Il est rare de voir quelqu'un sauver des vies et ne rien réclamer en retour. »

Il éteignit l'écran géant et se mit en face à Superman. Curieusement, le voir de si près lui donna une étrange impression de déjà-vu.

« J'ai une proposition à vous faire. Vous semblez aimer venir en aide aux autres... tout comme moi. Nos méthodes diffèrent mais nos objectifs sont les mêmes. Nous devrions nous associer pour optimiser nos chances de succès pour changer la face de ce monde. Ne répondez pas trop vite ! Je tiens à vous exposer l'importance de mon offre. Qu'importe les actes charitables que vous ferez, vous aurez toujours des détracteurs. Les forces de l'ordre qui ne vont pas aimer voir un civil faire justice lui-même, les compagnies d'assurance et les politiciens qui ne supporteront plus les milliards de dommages causés. Tôt ou tard, vous devrez répondre de vos actes en justice. C'est malheureux mais c'est la triste réalité. Vous vous ferez dépecer vif par les magistrats. Par contre, vous ne risquerez rien sous ma protection. Je suis très puissant et mes carnets d'adresse sont pleins d'hommes très influents. Mes avocats se chargeront de limiter la casse et vous épargner ainsi des années de procès sans queue ni tête. De plus, vous bénéficieriez de gros avantages. Assurances, couverture médical, voiture de fonction, je peux même vous trouver une villa avec domestiques. Quant à votre salaire, il va de soi qu'il sera très rondel et si vous avez déjà un employeur, sachez que je double votre paie ! Sans oublier que la Lexcorp possède ce qu'il y a de mieux en innovations technologiques. Je vous garantie d'améliorer vos capacités à des niveaux dont vous n'avez pas idée ! Mes chirurgiens sont les meilleurs dans leur domaine. Si jamais il vous arrivait malheur, vous serez remit sur pied en un rien de temps. »

Lex reprit son inspiration et regarda Superman d'un air solennel.

« Je connais les rouages du système et vous avez le pouvoir de changer les choses. Je suis le bouclier et vous l'épée. Il tendit sa main vers lui, prêt à signer ce pacte. Conclu? »

Lorsque les forces de sécurité débarquèrent armes au poing, Superman, nullement inquiété (il savait que leurs armes étaient sans effets sur lui), leva ses deux mains en signes d’apaisement. Il fut satisfait de la réaction du directeur de l’immeuble. Enfin quelqu’un qui n’était pas effrayé par la nature aussi déroutante que déconcertante du héros. Enfin quelqu’un qui avait l’air de le considérer avec beaucoup de recule et de raison. Mais lorsque le chef d’entreprise sortit de l’ombre et que Clark pu découvrir les traits de son visage, il lui fallut faire appel à tout son sang-froid pour rester de marbre et cacher sa stupeur.

C’était Lex.

Il était méconnaissable dans son costume à 10 000 dollars, il avait un physique plus étoffé que dans sa jeunesse. Sa calvitie dû à une cause non naturelle était le plus grand changement par rapport à l’anatomie de son passé. Le visage en lui-même avait subi une relative usure du temps, mais c’était bien lui, impossible de se tromper : même regard, même gestuelle, même expression du visage. Clark pria intérieurement pour qu’il ne reconnaisse pas en lui le seul individu de Smallville avec lequel il avait pu véritablement échanger son point de vue et sa vision du monde. Superman se traita intérieurement d’idiot, dans le feu de l’action il avait complétement oublié la logique qui voulait que le maître de ce bâtiment n’était autre que Lex Luthor. Il avait juste entendus dire qu’il avait fait fortune à Metropolis et prospéré au-delà de tout entendement, mais n’en savait pas plus. L’apparition du passé en face de lui confirmait maintenant tout.

Dans un premier temps Superman fut indéniablement séduit par les propos de Luthor. Pour la première fois, il entendait quelqu’un qui songeait à un avenir dans lequel il aurait lui le surhomme une place à part entière. Les gens ne voyaient en Superman que le sauveur de catastrophe naturelle et le superflic des rares criminels entreprenants de cette ville mais Luthor était le premier à avoir une vision claire de la place du Kryptonien dans la société sur le long terme. Luthor alluma son écran télé et commenta, évoquant le fait que peu importe qu’il soit un criminel ou un imposteur, sa popularité auprès du public était indéniable. Superman écarquilla les yeux et fronça les sourcils pour la première fois de l’entretien. Lui un criminel ? Mais comment quelqu’un pouvait s’imaginer ça après tous ses actes de bravoure en ville ? Un imposteur ? Mais comment pouvait-on dire ça ? La débauche de pouvoirs qu’il étalait au grand jour dans ses interventions ne pouvait appartenir qu’à lui-même, comment pouvait-on en douter ?

Superman écouta alors sa proposition, mais son air imperturbable disparu peu à peu, laissant place à des expressions sceptiques et étonnées.

« Mr Luthor, je suis touché par toutes vos attentions, mais je crois que ce genre d’associations est tout bonnement impossible. Pour commencer, un homme avec mes responsabilités n’a que faire des détracteurs, ce sont les actes qui m’importent avant tout. Non les peurs bien légitimes des citoyens de Metropolis à mon encontre, merci de vos efforts pour m’épargner la controverse publique mais je n’y porte pas attention. »

Il détourna son regard de Luthor et observa la porte du bureau, sa vision à rayon X aperçut les gardes à l’affût et près à foncer pour l’attaquer au premier ordre de leur maître.

« Je pense effectivement que l’union fait la force et m’associer en équipe avec beaucoup d’autres gens… puissants si je puis dire, me permettrait, pardon nous permettrait à tous d’aller plus loin encore pour protéger ce monde et l’aider à accomplir de formidables progrès, mais malheureusement il m’est impossible de me lier à un homme tel que vous. Vous êtes l’un des dirigeants majeur de notre économie, je ne peux travailler pour une société comme la vôtre, on m’accuserait d’être partisan et de défendre des intérêts privés. Hors les super-héros comme on aime à les appeler, doivent rester au-dessus de tout ça. Ils ne peuvent travailler pour un gouvernement ou une entreprise, ils ne peuvent toucher un salaire et bénéficier de tous ces avantages qui les éloigneraient de la population qu’ils veulent protéger, ils doivent jusqu’au bout travailler librement, bénévolement et par altruisme. C’est notre image et le symbole que nous représentons tous qui sont en cause. »

Superman s’éloigna et s’approcha de la baie vitrée pour observer Metropolis en contrebas, ils étaient décidément sur le point le plus élevés de toute la ville. Les deux hommes qui avaient entre leurs mains les destinées de la ville se rencontraient sur l’Olympe au-dessus des mortels. Clark songea à Smallville, Luthor n’avait pas changé, il se réfugiait dans les cimes, le plus près du ciel et des civilisations extraterrestres supérieures, il fuyait le sol où grouillait cette humanité qu’il considérait comme inférieur.

« Mr Luthor, je suis quand même assez inquiet par ce que vous avez dit, va-t-on vraiment m’accuser de dégâts alors que je les causes pour stopper des dangers qui en causent encore plus ? C’est le prix à payer pour protéger les gens, pourquoi les tribunaux, les politiciens et les autorités voudraient ma fin ? Je n’ai fait que sauver des vies dans Metropolis. Vous qui avez à cœur la prospérité et le progrès dans notre ville, est-ce que je pourrais compter sur vous le cas échéant lorsque ces problèmes surviendront ? Vous êtes un homme plus que respecté ici, si vous vous portez garant pour moi et que vos avocats habiles me soutiennent alors je pourrais continuer ma mission. »

Superman lui tendit sa main :

« Comme vous l’avez si justement dit, vous êtes le bouclier et je suis l’épée, nous avons la responsabilité de protéger Metropolis en raison des pouvoirs que la destinée nous as confié. »

Bien que courtoise, la réponse négative de Superman surprit Luthor au plus haut point. Le multimilliardaire venait de lui proposer le genre de contrat de travail si avantageux que n'importe quelle autre personne sensée se serait déjà mit à le vénérer comme une nouvelle divinité monothéiste. Décliner une telle offre est un blasphème mais venant de la bouche de Lex, ça en devient de l'hérésie. La main tendue de ce dernier perdit de sa rigidité, descendant lentement vers ses jambes où ses doigts purent se contracter de fureur. Quel que soit l'interlocuteur avec qui l'homme d'affaires avait pu dialoguer, aucun n'avait eu le cran de lui refuser quoi que ce soit. L'extrême politesse de la réponse du héros se changea en flot d'insultes aux oreilles du business-man vexé. Peu importe les raisons, rien ni personne ne peut lui dire le contraire de ce qu'il souhaite entendre. Le génial inventeur mourrait d'envie de le saisir par le col de sa tenue moulante et beugler si fort qu'il lui postillonnerai dans la figure pour lui dire qu'aucun homme, dieu ou être pensant dans l'univers n'a le droit de lui dire non. Autant vous dire qu'il fit de gros efforts pour ne pas laisser son visage exprimer la rage le consumant de l'intérieur.

« Mr Luthor, je suis quand même assez inquiet par ce que vous avez dit, va-t-on vraiment m’accuser de dégâts alors que je les causes pour stopper des dangers qui en causent encore plus ? C’est le prix à payer pour protéger les gens, pourquoi les tribunaux, les politiciens et les autorités voudraient ma fin ? Je n’ai fait que sauver des vies dans Metropolis. Vous qui avez à cœur la prospérité et le progrès dans notre ville, est-ce que je pourrais compter sur vous le cas échéant lorsque ces problèmes surviendront ? Vous êtes un homme plus que respecté ici, si vous vous portez garant pour moi et que vos avocats habiles me soutiennent alors je pourrais continuer ma mission. »

Superman n'avait donc que décliné le travail mais semblait partant pour un partenariat. Ce revirement de situation apaisa Lex ou, du moins, il s'en contenta. Cela lui permet de garder une certaine emprise sur cette armoire à glace possédant des informations sur une autre civilisation galactique.

« Comme vous l’avez si justement dit, vous êtes le bouclier et je suis l’épée, nous avons la responsabilité de protéger Metropolis en raison des pouvoirs que la destinée nous as confié. »

Le chef d'entreprise lui serra chaleureusement la main tout en le gratifiant d'un large sourire apaisant.

« Naturellement ! Je comprend tout à fait que vous ne souhaitez pas être affilié à une organisation d'aucune sorte ; Surtout s'il s'agit d'une société privé. J'aurais dû y penser plus tôt qu'une telle décision pourrait ternir votre image d'intègre. J'ai tendance à trop réfléchir comme un financier. »

Le diable en costume-cravate sombre passa son bras dans le dos du justicier solitaire et le prit par l'épaule pour l'emmener vers un globe terrestre en bois. Tout en marchant avec sa proie, Lex continua d'affaiblir les défenses de son adversaire avec sa voix rassurante et manipulatrice.

« Pour commencer, il vaut mieux éviter de dire à qui que ce soit que nous collaborons. Le public pourrait voir cela d'un mauvais œil et en tirer des conclusions négatives. Je ne connais que trop bien les effets néfastes d'une publicité mal interprétée. Contentons-nous de jouer aux bons voisins et, pour la suite, nous aviserons. Quant aux détracteurs, je verrai ce que je pourrai faire. Ils seront nombreux, j'en suis sûr. Ah, n'ayez pas l'air aussi abattu. J'ai des ennemis parce que je dirige un conglomérat à l'échelle internationale et peu importe que j'essaie de changer ce monde vers un lendemain meilleur. Qu'importe vos motivations, vous allez en avoir. Peut-être même plus que moi. Après tout... même le Dalaï-lama est la cible d'attaques d'ennemis du Bien. »

D'un mouvement du bras, le globe terrestre se scinda en deux, dévoilant bouteilles d'alcool noble et verres en cristal en son sein. Luthor prit deux verres et une carafe de whisky. Aucune trace de poison ou substance traître dans ces contenants. Nul besoin pour ça. Le riche entrepreneur versa le précieux liquide dans les verres.

« Scellons notre accord secret ! Et je tiens à ce que vous trinquiez avec moi ! Rassurez-vous, Superman. Je ne les rempli pas et puis, je n’achète que ce qu'il y a de meilleur. Tout ce que vous avez à craindre, c'est d'avoir les boyaux réchauffés et d'être jaloux de mes breuvages. Il leva son verre. A un avenir meilleur ! Luthor entrechoqua son verre contre celui de Superman et le vida d'un trait. Toutefois, j'aimerai en savoir un peu plus sur vous. Vous êtes un mystère ambulant, vous savez. Tout comme ce "S". Je pourrai mieux vous aider en vous connaissant plus que le grand public. Et puis... comment faire pour vous contacter ? »

Oui. Dit tout à tonton Luthor. Tu ne le regretteras pas.

Superman en son for intérieur fut soulagé en voyant la réaction de Luthor. Il était clair que sa fulgurante réussite avait fait de lui un homme bien plus patient, plus tolérant et plus débonnaire. Le fait d’avoir enfin pu réussir et d’atteindre une réussite que ne pouvait lui offrir Smallville semblait en avoir terminé avec ses anciens démons intérieurs. Superman marcha donc à ses côtés d’un pas tranquille. Bientôt Luthor lui viendrait en aide face à l’acharnement médiatique et il pourrait lui révéler sa véritable identité dans quelques jours. Ils trinquèrent sereinement et Superman tout en dégustant le breuvage commenta :

« Effectivement, mieux vaut garder secrète la sympathie que vous avez pour moi, sinon les gens vous accuseront d’être partial. Il faudrait justement que vous paraissiez méfiant et hostile pour cacher votre jeu. Mais inutile de chercher à faire taire mes détracteurs, je veux que les gens m’acceptent ou me refusent librement, je ne veux pas qu’ils soient contraint par l’argent ou l’intimidation, il faut que chacun puisse choisir ou non de m’accorder sa confiance. C’est justement pour ça que je ne mets pas de masque contrairement aux autres héros. C’est un pari très risqué je vous l’accorde mais nécessaire pour que les gens comprennent que je suis là pour les aider. »

Mais le Kryptonien fut assez gêné par les questions de Luthor. Un jour il lui révèlerait qu’il était le Clark de Smallville, mais comment lui révéler en même temps qu’il venait d’un autre monde et qu’il n’était pas humain ? C’était un dilemme très complexe. Il avait pu voir par le passé l’obsession de Luthor pour ce qui se cachait par-delà les étoiles. S’il lui révélait que pendant son passage à Smallville il avait côtoyé un extraterrestre qui s’était bien gardé de lui dire, nul doute que Luthor se sentirais trahit.

« Pour me contacter ? Vous allez rire mais je n’y ais pas encore pensé. Vous avez sans doute entendus parler de la chauve-souris de Gotham City et vous n’êtes sans doute pas sans savoir que le commissaire de la ville a installé un projecteur envoyant un signal lumineux dans le ciel pour l’appeler dans les moments critiques. Peut-être que la ville de Metropolis pourrait envisager une telle chose ici aussi, mais je ne sais pas si ça serait concluant. Voyez-vous mon ouïe est particulièrement développée, il me suffit de me poster dans le ciel et d’écouter la clameur de la ville, je n’ai plus qu’à foncer là où le danger m’appelle. »

Superman reposa son verre et se dirigea vers l’endroit où il avait malencontreusement atterrit et expliqua à Luthor qui l’accompagnait :

« Ce signe que je porte est un symbole vers quoi je porte depuis toujours, il m’a accompagné depuis ma naissance et il m’a fait regarder vers le ciel. Ce symbole était porté par mon père et par beaucoup d’autres gens éminents parmi son peuple. J’ai grandi loin de mes vrais parents, mais je sais qu’un jour je les reverrais et qu’ils pourront voir fièrement que j’aborde leur symbole. »

Il s’arrêta à l’emplacement exact où il s’était écrasé et accorda un dernier regard à Luthor :

« Metropolis n’est peut-être pas en danger comme l’est Gotham City, mais un jour elle le sera et alors, nous serons tous deux-là pour la sauver. »

Et il décolla avec puissance en élargissant la fissure qu’il avait laissée dans le sol en arrivant. Il passa à travers la brèche qu’il avait causée dans le plafond et disparut dans le ciel.

Ah oui. Le fameux Batman et le projecteur placé sur le toit du commissariat. Luthor a évidemment entendu parlé du Chevalier Noir et de sa croisade contre le crime pullulant dans la sombre ville de Gotham. Encore un justicier bravant les lois pour combattre le mal. Honorable mais illégale. C'est triste de voir une organisation d'état être forcée de collaborer avec un hors-la-loi pour faire régner l'ordre. Son côté commercial désapprouve cela car une police efficace se doit d'être le bras armé d'un gouvernement ami avec une puissante manufacture d'armes. Ironiquement, il vient de serrer la main à un autre justicier en puissance voulant faire le travail d'agents qualifiés afin de se rendre indispensable. Non, non et non. Pas question de voir l'un de ses meilleurs clients rester amorphe pendant qu'un autre fait le ménage sans rien acheter à la Lexcorp. Néanmoins... si ce Superman peut être manipulé et servir de pantin. Et bien... tant pis pour les forces de l'ordre. On est pragmatique ou on ne l'est pas !

Le milliardaire agrandit son sourire lorsque Superman dévoila son ouïe sur-développée. Si Luthor affichait un sourire de façade faussement réjouit, cette révélation ne pouvait que l'amuser. Force surhumaine, résistance accrue, capacité de vol et ouïe hypersensible. Récolter des informations est vraiment un travail réjouissant. Le savoir est le pouvoir, pas vrai ? Toutefois, Luthor craignit que cette audition à grande échelle soit néfaste pour ses entretiens qui sont, disons, non-officiels. Il faudra se montrer bien plus prudent la prochaine fois que le business-man parlera avec un individu peu respectable.

« Dans ce cas, je me contenterai de vous appeler à voix haute. »

Répondit-il en s'approchant du tas de gravats d'où son interlocuteur était arrivé. Superman s'apprêtait à partir mais il semblait avoir une dernière chose à dire. Un petit secret qui lierait l'amitié des deux hommes de façon permanente, ce genre d'information que seul un proche peut connaître. Quelle naïveté touchante.

« Ce signe que je porte est un symbole vers quoi je porte depuis toujours, il m’a accompagné depuis ma naissance et il m’a fait regarder vers le ciel. Ce symbole était porté par mon père et par beaucoup d’autres gens éminents parmi son peuple. J’ai grandi loin de mes vrais parents, mais je sais qu’un jour je les reverrais et qu’ils pourront voir fièrement que j’aborde leur symbole. »

Bien qu'obscures et imprécises, ces données personnelles confortèrent Luthor dans ses premières impressions concernant ce symbole ornant le torse du super-héros. Il s'agit donc bien du même symbole que le savant a vu dans son radiotélescope et, en plus, Superman appartiendrait au même peuple. Cette révélation eut l'effet d'une explosion de satisfaction pour l’ego et la curiosité de Lex. Évidemment, il pourrait mentir ou croire cela sans être un extraterrestre mais il y a de trop fortes chances pour que ce soit bel et bien la vérité.

« Très fier, je n'en doute pas. »

Puis l'homme d'acier s'envola pour la brèche du plafond en terminant par cette conclusion théâtrale.

« Metropolis n’est peut-être pas en danger comme l’est Gotham City, mais un jour elle le sera et alors, nous serons tous deux-là pour la sauver. »

Nous verrons bien. Le sourire de Lex s’effaça. Ce dernier s'éloigna des décombres et appuya sur l'interphone de son bureau.

« Penny ? Envoyez une équipe scientifique dans mon bureau. J'ai un objet à faire analyser. Traces ADN et empreintes, en l’occurrence. »

Lex Luthor eut un sourire en coin en observant le verre vide de Superman.

» ✗ ARTICLE N°2 - lex luthor, un vrai américain

Clash au sommet de l'Olympe (Lex Luthor)

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